Profession de foi à la Présidence de l'association

 

 

RIGUEUR, CLARTÉ, COHÉSION

 

C'est avec fierté que je me présente à vos suffrages au côté de collègues qui, dans des disciplines et à des postes très divers, sont soucieux d'une vision globale des questions d’enseignement et résolus à exercer leur droit de juger librement de la valeur de toutes les réformes pourtant présentées officiellement comme inéluctables.

Groupés au sein de la Société pour exercer plus efficacement ce droit nous n’acceptons pas que le Bureau actuel de la Société sous le prétexte de sa « nouvelle ligne » relaye le fatalisme affiché par les autorités ministérielles.

Ensemble, nous voulons qu'à nouveau notre association fasse entendre aux pouvoirs publics qu'elle examinera toutes les questions intéressant l'enseignement, qu'elle usera de tous les moyens légaux pour que soit révoquée une réforme nocive, qu'elle soumettra tous les projets et décisions au principe constitutionnel selon lequel « l'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'État » pour défendre avec loyauté la qualité des enseignements, le concours de l’agrégation, les intérêts collectifs des lauréats, les intérêts individuels des sociétaires.

Loin de cette nécessaire détermination, les réformes du métier (août 2014), du statut des enseignants-chercheurs (septembre 2014), du collège (mai 2015) n'ont été que mollement commentées par notre Société, quand elle ne les a pas ouvertement accompagnées. Et pendant que le Bureau imposait à la Société ses compromissions, des Sociétaires, aujourd'hui candidats à mes côtés, ont tenu à honneur, par leurs propres moyens, sur leurs propres fonds, de développer des analyses, de mener des actions. Selon une association disciplinaire, l'envoi au Gouvernement de notre Lettre ouverte du 19 décembre 2012 a ainsi permis que soit maintenu dans le Code de l'éducation que « les enseignements artistiques font partie intégrante de la formation scolaire ». Tandis que, prolongeant notre texte Pourquoi la réforme du collège doit-elle être révoquée ?, nous déposions un recours devant le Conseil d'État, le Bureau, qui n'y songeait pas, investissait les fonds de la Société dans un contrat de deux ans avec une agence de communication. Vues de l'extérieur de notre association, ces dépenses ont certainement une utilité, qu'elles ne possèdent en aucun cas du point de vue du corps professoral : en témoignent les collègues qui subissent concrètement les effets des récentes réformes.

 

Quoi qu'en ait dit naguère la profession de foi de la présidente sortante, la Société des agrégés n'est aujourd'hui ni « forte » ni « écoutée ». Son autorité, perdue en même temps que son indépendance, elle n'œuvre plus qu'à minimiser, ou à dissimuler, les catastrophes qu'elle aurait dû combattre à temps ; sa présidente n'est même plus reçue par le Ministre.

 

Notre Société se meurt.

53 987 agrégés sont actuellement en activité dans le Secondaire et le Supérieur. Or selon l'annuaire 2014-2015, omis en juillet 2015, promis en février 2016, servi sur demande en mars 2016, la Société était « forte », à la rentrée 2015, de 1 508 adhérents retraités, qui continuent, heureusement, de cotiser par solidarité avec leurs cadets, et de 2 788 adhérents en activité, et encore : 15% d’entre eux environ sont à ce jour retraités ou à moins de deux ans de l’être.

En vérité, cet effondrement résulte du départ, massif et délibéré, de jeunes adhérents, reçus au concours à partir de 2000, encore sociétaires en 2006, ou reçus au concours après 2005 : l'actuelle présidente n'a-t-elle pas déclaré, à deux reprises, que ces derniers étaient 200 chaque année à quitter la Société ? Ils avaient, selon elle, omis de donner leur nouvelle adresse. Entre-temps, sans nul débat démocratique, l'engagement corporatif de la Société avait laissé place à une « nouvelle ligne », qui devait séduire les plus jeunes, « nouvelle ligne » maintenue obstinément en dépit de ses résultats catastrophiques – et de nos mises en garde répétées.

 

Une invraisemblable incurie

On adhère à la Société des agrégés parce qu’on espère y trouver des renseignements sûrs fournis promptement, une présentation et une analyse objective des projets ministériels rapportés aux principes républicains, discutés par les Sociétaires. On y adhère enfin parce que l’on espère qu’elle tentera tout ce qui sera en mesure d’être légalement tenté.

Or le Bureau, le plus souvent inaccessible en dépit de ses engagements, ne se cache pas d’apporter aux Sociétaires une aide sélective en fonction de ses propres vues sur la place de l’agrégé, comme si son rôle statutaire n'était pas d'aider les Sociétaires à exercer leur liberté.

 

Il est inadmissible que l'annuaire de 2014-2015 n'ait pas été servi avec le numéro de juin-juillet ; inadmissible que le Bureau ait donné motif à la CPPAP de suspendre durant cinq mois le numéro d’inscription de la revue L'Agrégation ; inadmissible que le Bureau organise, au siège, une « rencontre » présentée comme un « événement ouvert au grand public » sans même convoquer la commission de sécurité.

Des trois réformes des statuts menées en 2012, 2013, 2015, aucune n'était encore déclarée au 7 mars 2016. Le recours, en 2012, à un système de listes non autorisé par les statuts alors en vigueur, puis son instauration en 2013 par des statuts non déclarés, a permis à une équipe monolithique de dissimuler aux Sociétaires ses erreurs obstinées, à la faveur de deux subterfuges : l'instauration d'une confidentialité des travaux du Bureau, celle d'une procédure d'exclusion à la diligence du Comité, sur le vu d'un « dossier » que le Bureau s'autorise à composer sur les adhérents, à leur insu.

 

Je vous invite à me rejoindre pour rétablir par la rigueur et la clarté la cohésion de notre Société, pour la relever au service des agrégés, au service du savoir à la faveur du débat redevenu démocratique.

 

Pierre BLAZEVIC

 

 

Notre équipe en action

Nos candidats

Liens utiles

Pour l'abrogation de la réforme du collège

Si vous voulez être tenu informé de tous les enjeux de la campagne, consultez régulièrement ce site.

Si vous souhaitez être ajouté à notre liste de contacts écrivez à: pierre.blazevic(at)uvsq.fr